Potosí, 100 000 habitants, 9 millions de morts en 500 ans

Publié le par Pedro

du 14 au 17 avril, Potosi.

Je dégote un hôtel avec un agréable patio. Maisl il fait nuit tellement tôt, proximité avec l'Equateur oblige, et il fait si froid sitôt celle-ci tombée, qu'on n'a pas trop le temps d'en profiter... Et Potosi est la grande ville la plus haute du monde : 4000 mètes ! Heureusement que ça fait plusieurs semaines aque je me balade à plus de 2000 mètres, ça aide (la coca aussi miam miam).

Potosi s'est développée autour du Cierro Potosi, ou Cierro Rico ("la montagner riche"). Les curieux qui ont 5 minutes à perdre peuvent aller voir ici. Une mine d'argent, de zinc, d'étain et de plomb découverte par les colons espagnols, en exploitation depuis plus de 500 ans. De nombreuses agences proposent de visiter cette nine, des dizaines de touristes s'y rendent chaque jour. un expérience que je ne suis pas près d'oublier. En rentrant dans ces galeries, croisant les mineus, je repensais à Germianl que ma prof de Français de 4ème nous avait fait lire. Tout y était identique, sauf une chose, les lampes. La lampe à acétylène (calcaire + urine de mineur géneralement) a remplacé le canari pour détecter les gaz toxiques, et les autres lampes ne sont plus à huile mais électriques. Hormis ceci, on a l'impression que rien n'a chamgé depuis le XVIème siècle.

Neuf millions de morts en 500 ans d'exploitation ! C'est simple, tous les gens qui y travaillent en meurent tôt ou tard, que ce soit d'asphyxie, d'effondrements, ou pour ceux qui ont de la chance de maladies respiuratoires, la silicose principalement. Ils travaillent evidemment sans masques à gaz, celui-ci coûte cher et empêche de bien respirer. Travailler 12 heures par jour 300 mètres sous le sol, entre 30 et 60 degrés, le tout à 4 000 m d'altitude, ça apprend à profiter du moindre atome d'oxygène qui passe par là. L'espérance de vie des mineurs ne dépasse pas les 35 ans ; certains commencent à y travailler à huit ans, entre huit et douze heures par jour, entre 4 et 7 jours par semaine.

Autre détail croustillant : l'esp´rance de vie en Bolivie (pour une personne née en 2006) est de 62 ans ; l'âge de la retraite est fixé à... 65 ans. Avant, on ne touche pas un rond. Rares sont les élu(e)s...

Heureusement pour nous remonter le moral ils nous laissent acheter de la dynamite au marche des mineurs. On peut ensuite leur offir, ou bien la faire exploser nous-même. Ca c'etait plutôt rigolo.

Le lendemain pour se remettre de toutes ces émotions, Youri le Hollandais et moi sommes allés nous baigner dans une source d'eau chaude. Un puits de 1000 m de profondeur, de l'eau à 35 degrés, et un tourbillon d'eau bouillante au milieu qui vous aspire par le fond. Quatre personmnes en sont mortes ces dernières années. Mais en nageant au bord aucun danger. Je remercie l'auteur de mon guide de voyage de m'avoir averti de cela, bicoz quand on a demandé au papy à l'entrée, celui-ci nous a dit que "mais non y'a pas de problème allez-y, c'est juste quelques builles avec de l'eau plus chaude, mais y'a pas de risque". Mouais.

Publié dans Bolivie

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V
Mouai...cette retraite c pire que chez les amerlocs dis donc! <br /> Une fois qu'on voit un peu comment ca se passe ailleurs, je trouve qu'on devrait arreter de se plaindre en france! :)
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M
C'est un scandale !!!Si tout le monde meurt avant la retraite ou part tout l'argent cotiser a cet effet, je vais appeler mon pote Zorro qui est dans le coin et qui va punir tout ces petits Fripons!!!Sinon tu as essaye de nous faire passer un message comme quoi tout cette esclavagisme etait affligeant... oui... travailler en France (ou a Londre) ce n'est pas si mal que ca enfin de compte.Pour ton geyser d'eau chaude avec un tourbillon au milieu mon pauvre JB je pense que voyager te rend un peu naif... He oui la bas au lieu de construire pleins de toilettes on en construit une grande pour tout le village ce qui explique la temperature de l'eau (ainsi que les particules flotantes) et pour le tourbillon au milieu je te laisse imaginer ce que ca pourrait etre.
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P
Oulala j'ai bien fait de nager que au bord alors... et pour le travail à Londres ou à Paris tu sais c'est pas forcément plus facile, parce les mineurs boliviens on la feuille de coca pour surmonter l'altitude, le froid, le chaud, la fatigue et la faim, tandis que nous, face aux embouteillages et aux augmentations du tarif de carte orange, et ben on n'a rien !